Thursday, August 19, 2010

ProInterNet

ProInternet (1) est un nouveau projet du programme Leonardo da Vinci (2) de la Commission Européenne qui s’est donné de créer un réseau d’acteurs (3) dans le domaine des métiers (4) et des formations dédiées à Internet. Les difficultés (5), en effet, sont nombreuses: le recrutement (6), la qualification, la perception du marché du travail, l’adéquation d’une éducation traditionnelle face à des formes complètement nouvelles de pensée en matière technologique (7) et de transmission du savoir (8)… Seront membres de ce réseau tous les acteurs clefs en matière de technologies de la connaissance:

* les responsables économiques dans le domaine des entreprises les plus innovantes (9), depuis les multinationales jusqu’aux PME qui entendent agir en matière de formation et d’adéquation de celle-ci aux besoins des entreprises et des start-ups.

* les acteurs de la formation qui s’efforcent d’être des vecteurs de changement dans le monde de l’éducation et de créer de nouvelles institutions et de nouveaux lieux à cet effet (10).

* les responsables régionaux (11) et les élus des collectivités territoriales qui se trouvent aujourd’hui au tout premier plan - ils sont destinés à remplir un rôle primordial en conséquence des nouveaux rapports entre territoires et savoirs -.

* les experts en prospective (12) qui occupent eux aussi une place tout à fait particulière en termes de co-construction de scénarios du futur dans le domaine de l’économie de la connaissance.

La nature des relations entre les acteurs de notre réseau des métiers de l’Internet sera multiple, ceci avec et au travers de synergies attendues à travers toute l’Europe, à un niveau clairement international - avec l’appui de la Commission européenne -, en contribuant notamment aux politiques de développement (13). La coopération continue est facilitée par le comité scientifique qui constituera un instrument majeur de dissémination des analyses et des travaux des partenaires du projet.

Les responsables du projet et de sa dissémination sont convaincus de l’importance de son impact sur la création de nouveaux emplois (14), desquels on ne peut souvent entrevoir aujourd’hui que le profil.

Pour tout ceci, le travail d’information et de communicaztion sera considérable: les relations et coopérations avec les institutions internationales s’avèrent dès lors primordiales pour le développement du projet Pro-Internet. La stratégie en la matière fut construite et présentée à l’occasion du séminaire organisé à l’Unesco le 11 mars et à celle qui s’est tenue au Ministère des Affaires européennes et internationales français le 11 juin 2010 par exemple et en liaison avec les représentants de l’OCDE (15), le Comité des Régions et la Commission Européenne.

Les prochaines manifestations poursuivront cette démarche, avec notamment la présentation du projet et du Réseau au Parlement européen de Bruxelles le 30 septembre (à la suite notamment de celle qui a été faite au Parlement à Strasbourg le 8 juillet 2010).

La centaine d’interlocuteurs qui ont suivi les premières activités du projet et la création du Réseau se sont accordés à souligner la nécessaire ambition de la proposition faite à tous les acteurs impliqués et à tous ceux qui souhaitent s’unir à nous.

Notes:

1 Thematic Networks Project - Programme: LLP - Leonardo Da Vinci - Agreement Nº 2009-2204/001-001.

2 Le programme “Léonard de Vinci” est l’un des programmes sectoriels du programme global d’éducation et de formation tout au long de la vie. Il est conçu comme un outil qui puisse donner une impulsion aux systèmes de formation et d’éducation en Europe. Il permet la mobilité des personnes qui souhaitent profiter d’une expérience professionnelle en Europe. Il facilite les échanges de bonnes pratiques entre responsables de formation et constitue également une possibilité de créer de nouveaux instruments et méthodologies de formation à l’échelle européenne.

3 L'économie de relations” qui se développe aujourd’hui est basée largement sur les réseaux de compétences capables de changer les habitudes traditionnelles, surtout dans le domaine de la transmission des savoirs: apparaît en effet la nécessité d’une méthodologie basée sur une visibilité internationale de la part des différents acteurs des secteurs concernés et sur une attitude de grande rigueur scientifique.

4 Il convient de tenir évidemment compte des besoins actuels et de l’évolution des nombreux emplois qui émergent aujourd’hui. Le projet sera ainsi le fruit d’un aller-retour entre un présent pragmatique et une véritable projection dans le futur.

5 Les objectifs fixés ne peuvent être l’objet d’un total consensus, mais reflètent à l’inverse la diversité - voire l’opposition - des horizons culturels impliqués dans le projet. Ceci explique que seules les grandes institutions puissent aider à créer une vision commune.

6 Le recrutement a commencé à changer, mais, surtout dans certains pays, n’a pas intégré tout le changement nécessaire aux nécessités des entreprises qui ont largement modifié les profils de leurs emplois. Les réseaux sociaux reflètent ainsi très bien tout à la fois ce même changement et les difficultés de l’écriture des profils de ces nouveaux emplois.

7 Les changements relatifs aux manières de penser la technologie nécessite une prise de recul à l’échelle de la perception de ces mutations et de l’intégration de cette perception dans la vie sociale et culturelle. Il faut ici penser à l’histoire des dix derniers millénaires en matière de rapports avec la technologie.

8 Le projet PIN prend place nécessairement dans une analyse de l’économie de la connaissance sans laquelle il serait naturellement parfaitement vain d’évoquer les nouveaux métiers et, ce qui est bien pire, leur certifification. La plus grande partie des initiatives en la matière font l’objet aujourd’hui de tentatives d’appropriation en la matière de la part d’acteurs peu préparés.

9 Il s’avère impossible de classifier en la matière les entreprises selon un critère de grandeur: il s‘agirait en effet en ce cas d’une catégorisation archaïque. Les grandes entreprises, de fait, peuvent avoir des attitudes très différentes entre elles et parfois, au contraire, identiques à celles des petites et moyennes structures.

10 La création de centres de la connaissance comme ceux d’Estrémadure ou encore les Living Labs dédiés à ces questions montrent bien le chemin à accomplir en direction du développement de nouveaux centres d’apprentissage et d’expérimentation en ce domaine. La cartographie des connaissances constitue ainsi l’outil indispensable pour la mise en oeuvre d’un réel développement économique.

11 Quinze années d’histoire des villes numériques, des territoires et des quartiers de la connaissance montrent effectivement ce que doit être notre objectif dans ce projet Léonard de Vinci et surtout qu’il est essentiel de donner la parole aux acteurs territoriaux et de souligner l’importance de leur présence au coeur de notre réseau des métiers et formations de l’Internet.

12 L’un des principaux objectifs de la dissémination du projet sera de créer des écosystèmes de prospective dans lesquels les métiers de l’Internet seront observés en interaction avec tous les secteurs de la vie économique et sociale, comme la Fondation des Territoires de Demain est en train de contribuer à le faire au Luxembourg en étroite relation avec de multiples institutions luxembourgeoises.

13 Un projet européen est normalement destiné à se limiter globalement aux frontières de l’Union européenne, mais pour ce projet nos interlocuteurs de la Commission ont suggéré sa propension à s’inserrer dans des dispositifs d’aide au développement: de nombreux contacts ont été établis en ce sens en Afrique, Amérique latine et Asie.

14 Les projets européens d’aujourd’hui et de demain doivent être plus concrets et apporter de vraies plus-values pour l’économie qui est en train de se construire et dont nous observons la genèse. Nos interlocuteurs les plus jeunes, comme les jeunes députés et parlementaires européens, espèrent de la part des partenaires du projet - et ils entendent y porter une grande attention - un véritable engagement au travers de l’esquisse de nouveaux profils professionnels et la formulation de recommandations visant à une mise en oeuvre rapide.

15 L’un des enjeux évoqués à l’occasion du débat au Parlement européen le 8 juillet est d’éviter à tout prix la multiplication d’observatoires et de plates-formes de toutes sortes dans le domaine de la transmission de connaissances, une tentattion à laquelle l’Europe a souvent succombé. Il est en effet absolument indispensable d’éviter la dispersion des énergies: notre réseau devra ainsi être particulièrement attentif à inclure dans son champ d’action le plus grand nombre possible d’initiatives comme celles de l’“Erasmus des apprentis”. Il conviendra d’avoir en outre une même attention à l’égard d’initiatives comme celles de l’OCDE en matière de gestion de compétences ou encore, de même, à l’égard des initiatives de certains ministères. Les réseaux d’instituts culturels sont de même destinés à s’unir à la constitution de ce réseau, ce d’autant que se développe aujourd’hui une véritable “diplomatie des savoirs” et que les territoires construisent de plus en plus leurs stratégies d’attractivité à partir de leurs offres de compétences.

Article sur le site du journal Le Monde

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